UNE APPROCHE PRIVILÉGIANT L'EFFICACITÉ DANS L'INTÉRÊT DE L'ENFANT
UNE DÉMARCHE RATIONNELLE
Il nous semble important d’avoir juste une démarche rationnelle voire scientifique dans l’approche de ces différents problèmes et de prendre les choses dans l’ordre.
Dans de nombreux cas il n'est pas souhaitable qu'un enfant soit pris en charge directement par un orthophoniste, un graphothérapeute, un psychomotricien, un psychologue… sans qu’un bilan global concernant l’enfant n’ait été réalisé au préalable. En effet, certains diagnostics de troubles spécifiques ne peuvent être faits sans certains préalables.
Il nous semble essentiel que :
En premier lieu un examen médical de l’enfant soit réalisé afin d’éliminer un déficit sensoriel, auditif et/ou visuel, une maladie génétique, une séquelle de prématurité ou d’un évènement survenu pendant la grossesse ou les premiers mois ou une affection neurologique responsable d’un retard global.
Ces enfants, exceptés ceux qui ont un déficit sensoriel, seront pour la plupart orientés vers un centre spécialisé.
Le déficit sensoriel des autres devra IMPERATIVEMENT être corrigé avant toute rééducation ( voir « Dépistage systématique des anomalies sensorielles » ).
De la même façon et dans la même logique, il n’est pas envisageable de faire faire des séances d’orthoptie à un enfant sans préalablement avoir vu un ophtalmo.Ensuite, qu’un professionnel formé à ces problématiques, ce qui n’est pas toujours le cas des enseignants, fasse en second lieu un diagnostic précis du ou des troubles et de leur origine afin d’envoyer l’enfant chez le praticien adéquat.
Par exemple, un enfant à haut potentiel non reconnu envoyé à tort pendant plus d'un an chez le psychomotricien alors qu’il ne souffrait d’aucune difficulté relevant de ce type de rééducation.
Il semblerait que trop souvent, par envie d'aider l'enfant, l’idée soit simplement de l'envoyer quelque part, surtout chez les orthophonistes et les psychomotriciens, le plus souvent en demandant des ordonnances a posteriori…De la même façon beaucoup d’enfants en difficultés scolaires sont adressés vers le RAZED sans bilan préalable permettant de déterminer l’origine du trouble.
Par exemple une dyscalculie progressera avec un orthophoniste alors qu’elle stagnera avec uniquement un professeur de mathématiques.
UN COUP DE GUEULE
Il nous semble vraiment indispensable qu’un professionnel de « dys » fasse un bilan dans sa spécialité avant de proposer des « séances » à un enfant.
Il nous semble anormal par exemple qu’un graphothérapeute fasse des séances de rééducation de l’écriture sans faire de bilan graphomoteur préalable, donc sans savoir quelle est l’origine du trouble, par exemple d’ordre psychologique.
La cause du trouble n’étant alors pas traitée, la rééducation ne sera pas efficace malgré de nombreuses séances … Pure logique.Nous voyons trop souvent des prises en charge abusivement longues.
Par exemple, 2 ans de séances de psychomotricité pour un enfant ne souffrant d’aucun trouble psychomoteur ni même d’apprentissage ! Evidemment, son trouble du comportement qui avait une toute autre origine ne s’arrangeait pas…Les parents, n’étant pas le plus souvent formés à ces problématiques, voulant montrer leur bonne volonté face au corps enseignant et de plus tellement démunis devant ces difficultés dont souffrent leurs enfants, font confiance aux professionnels et ont tendance à faire ce qui est préconisé.
Aux professionnels d’être dignes de leur confiance !
Et aux parents de se poser ou de poser des questions quand ils se trouvent en face de prises en charge très longues n’apportant aucune amélioration.Nous pensons également important de mieux communiquer avec les familles et de les associer véritablement à notre démarche diagnostique et thérapeutique. Nous voyons trop de "cabinets", souvent affilié à une école... , prendre en charge un enfant avec des parents tenus à l'écart. Nous devons en effet également faire preuve de tact. Nous voyons trop de "bilans" soit envoyés aux parents sans plus d'explications, soit ne même pas être remis aux parents par l'école, soit contenir des informations difficiles à entendre sans même un coup de fil ...
Par exemple, nous "récupérons" un certain nombre d'enfants à qui des tests, notamment de QI, ont été fait dans le cadre de l'école sans qu'aucun compte rendu n'ait été remis aux parents, sans même qu'ils aient donné leur autorisation !
UNE SYNERGIE D'EXPÉRIENCES ET COMPÉTENCES
Notre expérience, certes empirique et sans valeur statistique mais néanmoins récurrente et partagée par nous trois, et nos formations complémentaires, nous ont amenées à mettre en commun nos compétences.
Nous espérons, en mettant en application les règles énoncées plus haut, pouvoir éviter certaines de ces erreurs et aider ainsi nombre d’enfants à progresser.