top of page

TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX DU TDAH DE L'ENFANT

( par E. Saban )

Médicaments d'ordonnance
TDAH - Traitements médicamenteux: News

Au cours du TDAH, le traitement médicamenteux:

  1. Ne doit en aucun cas être systématique.

  2. Ne doit en aucun cas se substituer aux mesures non médicamenteuses ( ce qui se voit encore trop souvent )

  3. Doit être choisi et mis en place par un spécialiste du TDAH,(neuropsychologue ou pédopsychiatre) qui apprécie le rapport entre les bénéfices attendus et les risques, c’est à dire les effets secondaires possibles.


Les médicaments prescrits en cas de TDAH sont des psychostimulants, qui ont pour rôle de stimuler le système nerveux central.

Un seul de ces produits est disponible en France : le méthylphénidate  (RITALINE). Sa prise nécessite une surveillance médicale étroite. En effet, cette substance, dérivée des amphétamines, peut avoir plusieurs effets secondaires :

  • insomnie, assez fréquente, tout comme la diminution de l’appétit, effets secondaires qui s’estompent souvent avec le temps;

  • parfois des maux de tête, des douleurs abdominales ou de la diarrhée, parfois aussi des palpitations et des troubles de l’humeur;

  • beaucoup plus rarement un ralentissement du développement staturo-pondéral, surtout lorsque le traitement dure plusieurs années.

Les conditions de prescription de ce médicament sont ainsi très strictes :

  1. Le méthylphénidate est réservé aux enfants de plus de 6 ans.

  2. Sa prescription initiale, ainsi que son renouvellement annuel ne peuvent se faire qu’en milieu hospitalier (en consultation spécialisée de  psychiatrie, neurologie ou pédiatrie, ou mieux, après une hospitalisation de quelques heures ) et toujours accompagnée d’une thérapie (Guidance parentale, rééducation de l’attention).

Elle est prescrite après une évaluation :

  • neuropsychologique (avec WISC et tests d’attention);

  • comportementale : idéalement il faut pouvoir observer l'enfant plusieurs heures car l'enfant hyperactif peut se contenir 30 à 45 minutes dans une situation nouvelle, seul avec un adulte, mais son agitation se révélera dans les périodes à risque comme les repas ou les activités de groupe;

  • médicale : bilan hépatique et thyroïdien, recherche une carence en fer, surveillance du pouls et de la tension artérielle.

Les renouvellements en cours d’année peuvent être faits par le médecin habituel de l’enfant, qu’il soit généraliste ou pédiatre, et dans ce cas la prescription est faite pour une durée maximale de 28 jours sur une ordonnance sécurisée, et  elle détaille très précisément les quantités prescrites pour une période définie par des dates. Tout doit être écrit en lettres, même les chiffres (Exemple: RITALINE dix milligrammes, un comprimé par jour pendant vingt huit jours, soit vingt huit comprimés).

  • Pendant la durée couverte par cette ordonnance, aucune prescription similaire émanant d’un autre médecin n’est autorisée.

  • Le médicament est délivré dans une pharmacie (choisie par les parents et mentionnée sur l’ordonnance). L'ordonnance initiale, valable un an, doit être présentée au pharmacien avec chacune des ordonnances de renouvellement (tous les 28 jours) rédigée par un médecin de ville.

  • Ce médicament existe sous plusieurs formes et dénominations (Ritaline, Concerta et Quasym qui sont des Ritaline « retard »).


L'effet le plus spectaculaire de la Ritaline est la capacité, nouvelle pour l’enfant, de réfléchir avant d’agir.

Il permet le contrôle de l'impulsivité et transforme sa vie scolaire, familiale et sociale.

Assimilé à une amphétamine, La Ritaline stimule le système nerveux central et favorise la transmission de la dopamine, substance nécessaire à l’attention et à la concentration.


En France, sa prescription est beaucoup plus cadrée qu’aux USA, la démarche diagnostique doit d'abord éliminer toutes les causes possibles d'agitation. Et même devant un TDAH avéré le traitement n'est pas recommandé de première intention, seulement en cas d'insuffisance de résultats de la psychothérapie et de la guidance parentale ou devant un trouble d'emblée sévère. ( Par exemple lorsque l’impact de l’hyperactivité est trop important sur sa vie scolaire, familiale ou sociale, ou bien quand l’enfant impulsif se met en danger).

Il évite l'effet domino : le trouble de l'attention (premier domino, le domino neurologique) qui fait tomber le domino réussite scolaire qui fait tomber le domino ambiance familiale, puis estime de soi, etc. La correction médicamenteuse évite cette cascade de chutes et permet d'attendre que d'autres stratégies se mettent en place.


La Ritaline corrige le déficit en dopamine, mais n’en traite pas la cause (comme le Doliprane apaise la fièvre) en corrigeant momentanément le trouble d'attention et l’impulsivité. Son effet est immédiat « On-Off ».


Cette prescription n'est pas anodine, elle signifie à l’enfant qu'il souffre d'un TDAH qui est une maladie chronique, évolutive, et aux conséquences incertaines.


Le docteur Revol conseille une prise médicamenteuse séquentielle, c'est-à-dire seulement les jours d'école, afin qu’au cours du week-end la famille apprenne à corriger certains comportements inadaptés. Sauf lorsque l'hyperactivité et l’impulsivité « plombent »l'ambiance familiale.


Ce traitement médicamenteux accompagnera l'enfant quelques mois voire quelques années, le temps pour lui de passer un cap, mais le TDAH l'accompagnera toute sa vie et donc le médicament ne doit pas être la seule solution : Des mesures éducatives, pédagogiques et familiales doivent absolument accompagner le traitement médicamenteux.

TDAH - Traitements médicamenteux: À propos
bottom of page