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PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES

RÉVÉLÉES PAR UN TROUBLE D'APPRENTISSAGE

( par E. Saban )

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Pathologies révélées par un TA: News

En fonction de l’endroit ou l’enfant consulte, le trouble d’apprentissage est plus, ou moins associé à une pathologie psychiatrique:

  • Lorsqu’il sont adressés au CMP, 1/3 des enfants ont un trouble d’apprentissage isolé, et les 2/3 ont une pathologie psychiatrique associée.

  • Lorsqu’ils sont vus dans un centre de référence de troubles d’apprentissage, 60% des enfants ont un trouble d’apprentissage isolé, et 40% ont une pathologie psychiatrique associée.


TROUBLES PSYCHOLOGIQUES SECONDAIRES AUX TROUBLES D'APPRENTISSAGE :

       

Il s’agit surtout de symptômes anxieux et/ou dépressifs, en lien avec la souffrance des enfants qui s’inquiètent de leurs incompétences et qui sont découragés par le peu d’efficacité des efforts qu’ils déploient.

Donc face à une symptomatologie anxio-dépressive, ou de conduites d’opposition en milieu scolaire, il est recommandé aux psychologues ou au pédopsychiatre d’explorer la piste des apprentissages.



TROUBLES PSYCHOLOGIQUES CONSIDÉRÉS COMME PRIMAIRES :

  1. Troubles d’apprentissage situationnels ( Enfants vivant en milieu socioculturel défavorisé, spécifiquement menacés par l’inadaptation à l’école et par l’échec scolaire) ou réactionnels à certains évènements traumatisants qui, par l’insécurité affective voire l’angoisse qu’ils suscitent rendent l’enfant transitoirement indisponibles pour les apprentissages.

  2. Troubles d’apprentissage révélant une organisation névrotique :
    Dans ce cas de figure, l’enfant, pour des raisons inconscientes, se dessaisit de certaines de ses compétences (par exemple la lecture).
    Il est inhibé, semble se concentrer sur la tâche proposée, et montre une perplexité anxieuse avant de rendre une copie blanche ou quelques résultats qu’il sait être erronés.
    Ces enfants passent beaucoup de temps sur leurs devoirs, et perdent leurs moyens au moment des contrôles, écrits ou oraux.

    Seule une évaluation pédopsychiatrique approfondie permet de percevoir que cette « mise en suspens » des compétences correspond à un symptôme névrotique, difficile à rééduquer.

  3. Trouble d’apprentissage révélant une organisation limite de la personnalité:
    Cas de figure fréquent, mais complexe. Ces enfants n’ont pas tous une instabilité psychomotrice, ou des conduites d’opposition ou de provocation à l’école, au contraire, seul le trouble d’apprentissage incite les parents à consulter. Ce sont des enfants souvent sages et conformistes, solitaires et passifs, souvent devant les écrans, devant toujours être stimulés et aidés pour travailler, et même pour jouer.
    Il faut du temps pour accéder à leur dépressivité qui ne s’exprime pas directement, liée à une angoisse de séparation, ils supportent mal les changements de classe ou de cycle d’études.  Ils trouvent profondément injuste leurs incompétences, incompréhensible pour eux, ils évitent toutes les activités scolaires qui risquent de les mettre en échec, et cette fuite les prive de toute chance d’améliorer leur niveau de compétences.

  4. Troubles d’apprentissage révélant un trouble envahissant du développement :
    Chez ces enfants, il y a coexistence de performances surprenantes et de failles majeures. Il arrive que le diagnostic de trouble du spectre autistique n’ait jamais été évoqué chez ces enfants au bon niveau de langage, ayant une efficience intellectuelle normale voire supérieure à la moyenne. Certains d’entre eux qualifiés d’ « hyperlexiques » lisent vite et bien mais ne comprennent que peu le sens de ce qu’ils lisent, ne savent pas résumer l’histoire qu’ils ont lue, ne retenant que quelques détails, ne comprennent pas les expressions imagées ni les métaphores. Ils sont en plus grande difficulté encore pour écrire, et pour toute activité graphique en général.


QUELLES SONT LES RÉPONSES THÉRAPEUTIQUES ?​

  1. Aménager des réponses rééducatives et pédagogiques.
    Dans la plupart des cas, ces aspects psychopathologiques ne sont dépistés qu’après plusieurs années d’échec des rééducations et pédagogies usuelles, surtout dans le cas de névroses et de pathologies « limite ».
    Si un suivi orthophonique est indiqué, il importe que soit privilégié sa dimension psychothérapique. L’octroi d’une AVS avertie des particularités de fonctionnement de l’enfant est essentiel lorsque son trouble psychiatrique l’amène à ne pas se sentir concerné par les consignes collectives, ou à renoncer à comprendre ce qu’il n’a pas saisi d’emblée.

  2. une approche psychothérapique individuelle est indispensable, avec une approche familiale toujours nécessaire, pour faire évoluer le jugement des parents sur les difficultés de leur enfant, et leur faire abandonner des attitudes contreproductives.
    Des réponses institutionnelles sont indiquées pour les enfants atteints de pathologies « limite ». La fréquentation d’un centre d’action à temps partiel (CATTP) 2 ou 3 demi journées par semaine permet a l’enfant de se soustraire un peu à la pression scolaire, et de participer à des ateliers thérapeutiques par petits groupes, pour mettre en valeur ses propres ressources et accepter plus facilement les suggestions et l’aide de l’adulte.


CONCLUSION :
L’abord d’un trouble spécifique des apprentissages scolaires est difficile, et  ne doit jamais être unidimensionnel.

L’efficacité des interventions, qu’elles soient rééducatives, pédagogiques ou psychothérapiques dépend de leur adéquation au trouble psychopathologique de l’enfant, de leur mise en place la plus précoce possible, et de la réelle adhésion de l’entourage, familial en particulier.

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