QUAND CONSULTER OU SE POSER LA QUESTION DE L’OPPORTUNITÉ DE FAIRE PASSER UN OU PLUSIEURS TESTS À SON ENFANT ?
( par S. Sabot )
Votre enfant vous semble « différent » dans ses réactions, sa façon de penser, de raisonner, de s’exprimer et vous vous posez la question : « Et si mon enfant était un enfant à « haut potentiel » ? Et si je lui faisais passer un test ? »
Il faut comprendre que le passage d'un test n'est pas anodin pour l'enfant et sa famille. Cela peut avoir des conséquences notamment sur l'estime que l'enfant a de lui même, surtout si les choses ont été mal expliquées. D'où la nécessité de ne pas en proposer de façon abusive.
Les parents peuvent ne pas oser en parler de peur de paraitre prétentieux en se posant cette question, il peuvent ne pas vouloir donner l'impression de succomber à une mode, ils peuvent aussi avoir peur que leur regard sur leur enfant change, peur des conséquences du diagnostic ... Non, il est mieux de se poser la question que de laisser des enfants non dépistés !
Si l'on suspecte une différence, il est important d'aller au bout de la démarche : un diagnostic redonne du sens.
Néanmoins, il est indispensable qu'un entretien clinique préalable ait lieu afin de connaître précisément l'anamnèse de l'enfant, de l'observer, de parler avec lui et avec ses parents, de poser des questions.
Si et seulement si, à la suite de cet entretien, le praticien a une suspicion de haut potentiel, le passage d'un test pourra être envisagé.
Les parents DOIVENT se méfier si à la suite d'un simple RV téléphonique, RV est pris pour passer un test.
Se méfier des tarifs trop attractifs. Ce bilan global, pour être sérieux, nécessite plusieurs heures de travail.
De même, comme pour tout autre métier bien s'assurer du sérieux du cabinet privé qui réalisera le bilan (bouche à oreille, médecin) car nous ne pensons pas que faire réaliser le test par les psychologues scolaires soit toujours adapté. Temps passé, situation anxiogène pour l'enfant ne se sentant pas bien à l'école, crainte de l'enfant sachant que l'enseignant et le psychologue ont communiqué.
SI TOUT VA BIEN
Que l’enfant a un développement harmonieux, qu’il est bien intégré à l’école, qu’il a de bons résultats, des copains...
Mais que certains signes font penser à un haut potentiel ou à un fonctionnement intellectuel particulier, qu’il y a une précocité dans certains apprentissages
Il sera intéressant de savoir ce qu’il en est afin le cas échéant de rester vigilant, de lui fournir ce dont il a besoin car cela lui donne des besoins spécifiques .
Cela permettra également:
de se poser des questions à des moments clés : entrée au CP, entrée au collège, lycée, école élitiste ou non, établissement spécialisé ou non… type d’études supérieures adaptées…
de prévenir les enseignants afin que l’enfant soit mieux perçu, mieux compris et que des aménagements puissent être mis en place.
SI SOUFFRANCE
Si l’on constate :
des signes de souffrance à l’école, avec ou non une baisse des résultats scolaires, dans la famille, des relations sociales difficiles en général, des difficultés à se faire des « copains ».
une agitation ou activité excessive, un manque d’attention et de concentration.
des signes de découragement ou même de déprime, des angoisses, des pensées et des discours morbides.
un désintérêt pour ce qui l’intéressait auparavant.
un changement d’attitude;
➜ Il faut alors en rechercher la cause : apprentissages peu satisfaisants, trop lents, incompréhension des adultes face à ses attentes, angoisses … et se poser la question du potentiel élevé ou d’une autre particularité ou trouble.
APPROCHE PROPOSÉE
Nous vous proposons un premier entretien ayant un peu une vocation de « tri » afin d’orienter les recherches de façon ciblées et efficaces.
Cet entretien avec l’enfant et la famille, l’examen clinique, à l’occasion duquel, outre l’observation de l’enfant, son histoire sera étudiée, est impératif.
- Il est important afin de ne pas faire faire des tests éventuellement inappropriés ou inutiles mais de pouvoir prendre en charge efficacement la souffrance de l’enfant.
- Afin de l’orienter éventuellement vers le bon professionnel et éviter les parcours hasardeux, parfois sur plusieurs années, sans résultas satisfaisants au bout.
Dans un 2ème temps, si cela s'avère utile et seulement dans ce cas là, différents tests, notamment de QI qui sont un indice, pourront être proposés.
Ils ne permettent pas à eux seuls de poser un diagnostic. Il est essentiel de s’attacher, outre l’aspect quantitatif du chiffre, à l’aspect qualitatif des réponses données.
Une étude de la personnalité, que nous proposons notamment par une étude graphologique ou un autre test en fonction de l’âge de l’enfant, est également utile pour un bilan complet.